Arrivant du Faubourg
d'Avallon, on entre dans le centre ville par "le bout du pavé".
C'est là que commençait, il y a un siècle, le pavement
municipal de la Grand'rue. L'asphalte recouvre à présent toutes
les artères, mais le nom est resté dans la mémoire des
anciens.
Après
avoir porté le nom de Saint Alban, la Grand'rue a pris celui,
plus laïc, de Paul Barreau. Pharmacien "sur la place",
dans les années quarante, il fut maire de 1965 à 1974 et conseiller
général. Figure de Lormes, inséparable dans l'esprit
de ses concitoyens de celle du Docteur Citron, sa pharmacie était ouverte
en permanence (il ignorait les week-ends et les congés). Il connaissait
tout le monde qu'il appelait "mon petit" quel que soit l'âge
ou le sexe de son interlocuteur et proposait, la cigarette aux lèvres
(et parfois en pyjama et robe de chambre), tout ce que les autres commerçants
n'avaient pas. Durant l'occupation allemande il était en contact avec
les Maquis
de la région qu'il approvisionnait en médicaments tandis que
le médecin cachait les blessés à l'hôpital.
La Place de l'Hôtel de Ville a pris depuis le nom de François
Mitterrand qui, avec le titre de Ministre de l'Intérieur, y
avait inauguré quelques quarante ans plus tôt le nouvel Hôtel
de Ville. Avant d'être Président de la République, il
était, en effet, député de la circonscription de Château-Chinon
- Clamecy.
Situé
à une des extrémités de la place, l'Hôtel de Ville
a été édifié en 1839 en remplacement de l'ancienne
halle. L'année suivante, le fronton recevait l'horloge de la porte
Saint Alban, il fut alors, un temps, dominé par un
campanile qui égrenait les heures. En 1954 il fut agrandi, par
intégration d'une maison brûlée pendant la guerre. Placée
sur le toit la sirène mugissait tous les samedis à midi mais
surtout pour appeler les pompiers lors des incendies. Apposée sur la
façade de la mairie, une
plaque de marbre noir garde le souvenir des huit victimes du 12
juin 1944 à la suite d'une attaque malheureuse de la Résistance.
Quelques jours plus tard, les 26 et 27 juin, Dun
les Places à quelques kilomètres devenait un village martyr
avec vingt-sept hommes massacrés au cours d’une opération de
représailles.
"Centre
économique" de la ville, la place voit tous les jeudis se tenir
le
marché. De là, vous pouvez vous diriger vers les Roches,
Narvau,
ou l'étang
du Goulot. Près du Parking Vauban vous découvrirez
récemment restauré, un des derniers lavoirs publics. De l'autre
côté de la rue, dans le Jardin
du Pré Audon décoré de deux statues animalières,
le long du ruisseau un petit chemin ombragé conduit à un surprenant
mirador offrant une vue imprenable sur les maisons voisines.
La Rue Porte Fouron (dont le nom, comme la Rue du Four Banal
ou la Rue des Portes, rappelle le passé) vous conduira aux Roches.
Vous n'y trouverez pas de roche mais seulement les écoles, dont la
toute nouvelle école
maternellePierre Malardier à faible consommation énergétique,
fierté de la municipalité. Le Centre
de Secours et quelques HLM occupent l'emplacement de l'ancien champ
de foire. On peut encore y voir les vestiges de la
bascule qui servait à peser les animaux. Inaugurée par Danielle
Mitterrand et Jean
Longhi en 2005, la Place des Roches porte à présent
le nom de Place
des Maquis du Morvan. La route traverse le quartier de La Grange
Billon, où est né Henri
Bachelin, pour se diriger vers l'étang
de la Chaumaille, à gauche à la sortie de la ville, puis
Brassy
et le lac
de Chaumeçon. Avant l'étang un petit chemin à droite
vous donnera l'occasion de découvrir, perdu au milieu des champs, un
des derniers lavoirs
de la ville restauré il y a quelques année (même si une
surprenante "fresque" naïve de Jean Deroubaix le défigure
un peu).
En passant devant le Gîte des Roches, par le chemin des Teureaux
on peut rejoindre l'étang du Goulot.