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La galvache |
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Les
galvachers étaient des paysans qui quittaient le Morvan avec leurs
bufs et leur chariot pour effectuer des transports de toute nature.
Le terme officiel de "charretier" conviendrait d'ailleurs mieux. Il s'agissait
d'une migration temporaire du 1er mai à la Saint Martin
correspondant, malheureusement, à une période d'importante activité
agricole dans le Morvan même. La famille, femme et enfants, devait donc
s'occuper de la ferme et des bêtes. Les galvachers étaient généralement
originaires du haut-Morvan et plus précisément du village d'Anost,
à l'est de Château-Chinon
où est, aujourd'hui, installé un musée des Galvachers
mais aussi des environs d'Avallon.
Le départ comme le retour était l'occasion de fêtes dans les villages. La Chanson des Galvachers est d'ailleurs considérée par certains comme le véritable hymne du Morvan. Le galvacher attachait ses bufs à la çarotte, petite charrette courte à deux roues très maniable. Les bufs étaient, à l'origine, des barrés à l'échine rayée de blanc et aux cornes pointues, vestiges de l'ancienne race rouge morvandelle aujourd'hui totalement disparue. Au fil du temps la çarotte fut remplacée par le chariot à quatre roues et timon orientable permettant de transporter plus de marchandise et les barrés par les charolais. Il allait se louer le plus souvent en Picardie. Pour les Morvandiaux, la Picardie commençait au nord d'Avallon et incluait la Brie, la Beauce et les plaines du nord de la France, voire la Belgique ! Cette appellation non contrôlée découlait de la présence régulière dans le Morvan de marchands picard venus acheter les bufs à l'automne.
Après
avoir parcouru plusieurs centaines de kilomètres, au rythme lent de
son attelage (une vingtaine de kilomètres par jour), le galvacher atteignait
le lieu où il serait sûr de trouver du travail. A l'arrivée,
il cherchait un pré à louer pour mettre paître ses deux
compagnons et un lieu pour dormir, souvent la grange de son employeur. Il
s'agissait alors de transporter d'imposantes grumes de bois, mais aussi des
pierres, du blé et autres marchandises lourdes. Avec ses bufs
puissants il pouvait, aussi, effectuer des débardages en terrains difficiles
sur lesquels les chevaux restaient le plus souvent inefficaces. De retour
au pays avant l'hiver, il mettait généralement en vente ses
bufs à la foire annuelle d'Anost le 1er décembre
où ils étaient alors achetés soit par des emboucheurs
du Bazois, soit par des entrepreneurs picards.
Comme les nourrices "sur lieu", la galvache pouvait rapporter gros et permettre d'aménager la maison. Avec l'arrivée des tracteurs dans le Morvan, cette activité cessa peu après la seconde guerre mondiale.
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